- Histoire : Commune de 630 habitants,
située dans la pays d'ORTHE, c'est à la fois les côteaux verdoyants de la CHALOSSE
toute proche et les ultimes bouquets de pins prolongeant l'immense pignada, alors que se
profilent, étonnament proches par vent de sud, les sommets des PYRENEES. C'est dans ce
carrefour naturel des eaux et des chemins que vit PORT DE LANNE, enserré dans l'étreinte
puissante de l'ADOUR et des GAVES REUNIS.
C'est en 1105 que PORT DE LANNE entre dans l'histoire, avec un texte mentionnant une
paroisse STE MARIE DE LANNE. Le moyen-age vit un échec d'implantation d'une bastide
anglaise, (à l'époque où les Anglais possèdaient l'AQUITAINE).
En 1343 sont mentionnées 3 "caveries" appartenant à des
"seigneurs-caviers", sortes de seigneurs paysans, vassaux du Vicomte d'Aspremont
et contrôlant la paroisse. Un de ces seigneurs-caviers, ISARN DE LANNE, s'illustra en se
rendant coupable de félonie: l'assassinat de son suzerain d'aspremont.
Aux XVIIème et XVIIIème siècles, on assiste au développement du port sur l'ADOUR et de
cette société originale des gabarriers et pêcheurs. En 1765, un chroniqueur pouvait
écrire: "PORT DE LANNE est couvert de quantités de bateaux de toutes
grandeurs". Il ne fait pas de doute que le port est, à cette époque, un des plus
actifs de l'adour et voit transiter marchandises de la Lande et de la Chalosse et denrées
venues de Bayonne. Puis vint l'heure du déclin et, en 1814, lorsque les soldats de
Napoléon y passèrent, Poursuivis par les Anglais, le Port n'avait plus son trafic
maximum. Vers 1885, il avait pourtant repris avec les poteaux de mines, la pierre de
Bidache ou de Tercis, mais après la guerre de 14, une à une les gabarres disparurent.
- L'EGLISE: Depuis la RN 117, elle attire les regards avec
cette insolite charpente en forme de vaisseau renversé, c'est la pureté et l'harmonie
des lignes gothiques mais aussi des chapiteaux scultés où, figé dans la pierre, ricane
quelque démon grimaçant. Datant du XIIème siècle, c'est un des rares exemples
d'église rurale gothique des Landes.
- LE PORT: Seuls quelques vieux Port-De-Lannais se souviennent
encore de l'époque des gabarriers, quand l'horizon ne se limitait pas à Bayonne, quand
le monde et le rève s'ouvrait encore aux marins aventureux...(L'Adour, soumis aux régime
des marées fait partie du domaine maritime et à ce titre, les hommes étaient enrolés
dans la marine).
Aujourd'hui les appels en Gascon se sont tus et sont remplacés par les touristes
débarquant du bateau-mouche et ne troublant mème pas quelques "couralins" qui
se laissent bercer dans un chuchotis d'eau dormante. L'Adour semble, ici, ralentir sa
course immuable pour venir musarder dans cette anse paisible dont la douceur s'accorde si
bien avec la pêche à la ligne.
- LE PONT: La commune de PORT DE LANNE est traversée par la
route Perpignan- Bayonne (RN 117), elle rencontrait autrefois l'Adour au Port, où le
franchissement se faisait par barques. Le tracé en a été modifié en 1826 lors de
l'ouverture du premier pont. En 1823, non terminé, il fut ouvert à une partie de
l'armée allant en Espagne et au duc d'Angoulème; le nom de "pont de Monsieur"
lui fut alors donné. Ce pont de charpente avec des culées de maçonnerie n'était
toujours pas terminé en 1829, il fut démolit en 1873. Le pont actuel en pierre date du
début de ce siècle.
- LE BEC DU GAVE: La rencontre de l'adour et des gaves y
dessine un des plus beaux plans d'eau du sud des landes. Un négociant Hollandais de
Bayonne: Antoine Van Oosterom y a bati, au XVIIIème siècle, une luxueuse maison de
campagne, "le Chateau", d'où la vue est imprenable sur cette longue avenue qui
mène sur Bayonne, sur les Pyrénées toutes proches.
- LES BARTHES: Ce sont des plaines en fond de vallée où la
pente presque nulle ne favorise pas l'écoulement des eaux de crue. Ces inondations sont
amplifiées par l'action des marées. Un réseau complexe de canaux et de digues ayant
pour but l'assèchement de ces marais fut établi vers la fin du XVIIIème siècle.
D'énormes clapets anti-retour appelés "portes à flot" permet aux barthes de
se vider à marée basse et de contenir l'eau du fleuve à marée haute. Lors de grande
crues, les barthes servent de grands réservoirs de rétention, depuis quelques années
des travaux ont été réalisés pour favoriser ce phénomène. Il est en effet très
important pour Port de Lanne et son aval que la crète de crue de l'adour
"n'arrive" pas en mème temps que celle des Gaves.
- LA FLORE: Le micro climat de cette basse vallée de l'adour
ainsi que la diversité des sols et des situations favorisent une multitude de variété
végétales. Pour les plantes cultivées ce sont le maïs et le Kiwi (Actidinia) qui
tiennent les premiers rôles devant les plantes fouragères et les cultures fruitières.
La flore sauvage s'est enrichie aux cours des siècles de plus de 400 variétés de
plantes éxotiques amenées volontairement ou non par les marins et leurs bateaux. Parmi
ces plantes les plus voyantes: les bananiers (Musa Bajoo) originaires du japon et les
palmiers trachycarpus venant de Chine. Mais ce sont surtout dans les barthes que ces
étrangères se sont affirmées en parfaites conquérentes: oenothères, lampourdes,
datura, robinier, buddleia, la grande impatiente, les renouées de Sakhaline, souchet
américain et surtout les spectaculaires hibiscus au grandes fleurs roses. Depuis une
trentaine d'année l'érable américain à feuilles de fresne (Négundo) effectue une
avancée spectaculaire, sans qu'on sache très bien pourquoi.
Face à ce tourisme végétal, les plantes indigènes restent malgré tout majoritaires,
les joncs, les carex et les milles autres plantes resterons là pour nous enchanter, si
nous savons les préserver!?